21 janv. 2015

#529. The Smell of us, de Larry Clark

Cela fait quelques semaines que j'ai repéré que le dernier Larry Clark sortait au ciné. J'étais donc impatient de voir ce que donnait The Smell of us.


D'une parce que c'est un Larry Clark, et que Kenpark m'avait vraiment marqué pendant mon adolescence. De l'autre parce que c'est un film qu'il a tourné à Paris, en français.

Et bien figurez-vous que ce n'était pas si simple que ça de le voir. Déjà mon mk2 (Bibliothèque) ne le diffusait pas dimanche (ou bien c'était plein...). Ni UGC, toute la chaîne non plus, carrément... On ne le trouve en fait, à Paris, que dans deux Gaumont et quatre mk2...


Le film est interdit aux moins de 16 ans, dure 87 minutes. Il met en scène des adolescents (jeunes débutants, castés dans la rue), issus des beaux quartiers, skateurs au Trocadéro. Une jeunesse qui se consume par tous les bouts, en plein désarroi, et face à la drogue, l'alcool, la prostitution, la machinalisation du sexe, l'auto-destruction. Un programme très gai.

Première chose qui frappe : ce film possède une bande originale de folie. Pas un moment ne se passe sans musique et ce n'est pas moins de 21 titres au générique, du très bon jazz (ainsi que des images d'archives jazzy) et du très bon rock & roll.


Le film est construit presque comme un reportage. Comme un témoin muet d'actions qui se déroulent l'une après l'autre. La narration est faite par une suite d'images qui sont souvent très descriptives. Longs plans en travelling sur des corps dénudés, plans séquences longs. C'est une mise en scène très à la Larry Clark qui finalement, peut être un peu également son propre défaut : c'est effectivement parfois très long.

Le réalisateur se met en scène dans son propre film, deux fois. La première comme clodo, bien connu des skateurs, l'autre comme fétichiste des pieds, client de Math (Lucas Ionesco), escort boy. Et cela m'amène à mon prochain point : ce film est sans filtre.


Le sexe est sale, les fétichistes se dévoilent crûment, le clodo se pisse dessus, on voit des fesses, des bites, des chattes, des couilles... Rien n'est caché sans pour autant être porno, ni érotique. Là encore, c'est plus une impression de réalité qu'on observe.

Et dans ce contexte, chaque élément de scénario devient quasi réel pour nous spectateurs. Preuve en est : il se passe quelque chose d'un peu choquant à un moment du film. Toute la salle surprise, a poussé un petit cri de stupéfaction. Parce que ce film est bien trop réel.

Je n'ai pas été bouleversé par ce film. Je n'ai pas été conquis au point d'en sortir vraiment ravi. Mais j'y pense encore, quelques jours après. Et je crois que c'est là le but de ce film. Je ne saurais vous conseiller absolument d'aller le voir. Mais si vous hésitez, alors n'hésitez plus. Vous devez vous faire votre avis.

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