16 janv. 2015

#527. Deux garçons, la mer

Mercredi soir j'étais près de Pyrénées dans le 19ème arrondissement, dans le tout petit théâtre Clavel pour une des premières représentations de la pièce Deux garçons, la mer, adapté d'un roman (At Swim two boys de Jamie O'Neill)


Petite troupe, petit théâtre, décors minimalistes. La pièce commence. Dans les premières secondes, je ne suis pas convaincu. Et puis vient la première scène entre Jim (Thomas Cauchon) et Doyler (Philippe LeGall). Les deux comédiens, ils le démontreront dans toute la pièce, sont excellents, et nous entraînent avec eux dans leur histoire, que voici :

Dans une Europe en guerre, alors que l’Irlande est assujettie à la couronne britannique, deux garçons se retrouvent tous les matins au Forty Foot dans la baie de Dublin pour nager. Jim, timide et réservé et Doyler, rebelle et indépendant, se lancent le défi de rejoindre un îlot en pleine mer l’année suivante afin d’y planter le drapeau de leur liberté.  Au fil de leurs entrainements, un sentiment nouveau s’éveille en eux. Comme leur nation, ils se révèlent peu à peu à eux-même. (...)


C'est une histoire d'amour à une époque où les mœurs homo ne sont pas vraiment des plus faciles à assumer. Mais c'est aussi une pièce sur l'histoire Irlandaise, qui fait notamment référence au soulèvement de l'Irlande contre l'Angleterre pour son indépendance.

Ce double sujet en fait une pièce intéressante dans son écriture car cela donne du rythme, on passe de l'amour à l'histoire constamment. Le parallèle est intrigant.

Les personnages sont riches, et je me répète très bien joués. Thomas Cauchon est très convaincant (et a de beaux mollets), tout comme Philippe Legall, bien que le casting lui fasse jouer un amant de 16 ans (je ne suis pas dupe il en a bien le double, au moins).


On notera aussi la très bonne prestation de Matthieu Gibert dans Mister McMurrough, un personnage étrange et vraiment captivant, tantôt pervers, tantôt amoureux, jaloux, fataliste, engagé...

La mise en scène par Christophe Garro est également plaisante, avec une belle mise en lumière et des entrées/sorties des personnages qui animent bien la pièce. J'étais un chouïa déçu par les choix de certaines musiques et la scène du soulèvement à laquelle on ne croit pas du tout.


Mais je dois vous avouer que certaines répliques, ou encore la fin, abrupte et triste, m'ont laissé dans un tel émoi que quand les lumières se sont rallumées, les comédiens faisant leur salut, j'ai eu du mal à cacher que j'avais les yeux plein de larmes...

Une pièce que je conseille donc, avec une troupe vraiment douée et qui mérite d'être connue.

La pièce se joue les mardis et mercredis à 21h30 au théâtre Clavel jusqu'au 25 février et si vous réservez pour la semaine prochaine (le 20 ou 21 janvier) sur le site internet avec le code JIM, vous aurez le tarif réduit de 10 € (au lieu de 14 €).

© Photos : deuxgarconslamer.com ou sur le Facebook

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